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CRISTAL: nouveau satellite pour l’étude des glaces

Il figure parmi les six prochaines missions destinées à enrichir la composante satellitaire du réseau européen d’observation de la Terre Copernicus. Airbus Defence and Space, Thales Alenia Space (TAS) et l’agence spatiale européenne (ESA) ont officialisé lundi matin la signature du contrat industriel.

Après CO2M, dont la signature entre l’ESA a été officialisée le 31 juillet dernier pour un montant de 445 millions d’euros, c’est au tour du satellite CRISTAL (Copernicus Polar Ice and Snow Topography Altimeter) d’être confirmé contractuellement. CRISTAL fait partie des six missions « Copernicus Expansion » votées lors de la conférence ministérielle Space 19+ de Séville en novembre dernier pour une enveloppe totale de 1807 millions d’euros précisément. Elle répond à une demande qui s’inscrit dans le « Green Deal » (Pacte Vert) de la Commission Européenne. D’un montant de 300 millions d’euros (hors coûts de lancement), CRISTAL est une mission d’altimétrie spatiale, pilotée par Airbus Defence and Space, et qui bénéficie également de l’héritage de ses prédécesseurs dont l’Earth Explorer Cryosat-2. Comme pour ce dernier, la plateforme de CRISTAL sera construit dans les ateliers d’Airbus DS à Friedrichshafen en Allemagne. Il s’agira d’un satellite d’1,7 tonne (Cryosat-2 faisait à peu près la moitié) qui sera doté d’une puissance électrique de 800 watts. Il sera équipé pour cela de six panneaux solaires fixes et deux déployables offrant une surface totale de 19 mètres carrés. Il est prévu qu’il puisse stocker jusqu’à 4 térabytes de données et qu’il soit doté d’un système de transmissions en bande X. Il est prévu d’installer le satellite sur une orbite polaire incliné à 92 degrés et évoluant à 740 kilomètres d’altitude. Ce véhicule doit avoir une durée de vie 7, 5 ans avec une possibilité d’extension de mission de deux années supplémentaires.

CRISTAL s’appuie notamment sur l’héritage du satellite Cryosat-2 que l’on voit ici en test à Ottobrunn en Allemagne en 2009 (Photo : ESA-S.Corvaja).

Lancement à partir de 2027

Le nerf central de CRISTAL s’appelle IRIS (Interferometric Radar ALtimeter for Ice and Snow). C’est un altimètre radar bi-fréquence (bandes Ka et Ku) destiné à fournir des mesures précises sur l’épaisseur des glaces de mer et de l’éventuelle couche de neige qui peut les recouvrir. Il est prévu qu’IRIS puisse également faire des mesures sur les glaciers de montagne. Construit par Thales Alenia Space, IRIS s’appuie sur l’héritage obtenu grâce aux missions précédentes d’altimétrie spatiales dont SIRAL-2 qui ne fonctionnait qu’en bande Ku et qui équipe Cryosat-2 ou encore Poseidon-4 installé sur Jason CS/Sentinel 6. Par rapport à ses prédécesseurs, la précision de l’instrument est accrue de 36 %. « Il s’agira entre autres de savoir comment l’épaisseur de la glace peut diminuer ou augmenter », explique Krystof Gantois, responsable de la mission à l’ESA. La tendance montre que les glaciers devraient encore diminuer d’ici 2050. Il s’agit cependant d’une tendance “qu’il faut confirmer pour orienter les politiques”, souligne pour sa part Laurent Rey, responsable ingénierie de la filière altimétrie chez TAS. L’investissement pour la réalisation de deux altimètres est de 88 millions d’euros. Le lancement de la mission CRISTAL reste pour le moment planifié à partir de 2027, soit deux ans après celui de CO2M qui doit mesurer le dioxide de carbone résultant des activités humaines. Des missions qui doivent permettre de mieux comprendre les problématiques du changement climatique.

Antoine Meunier

©                                 La Chronique Spatiale (2020)

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